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Pour certains, les forêts doivent servir à la protection de la Biodiversité. Pour d’autres, elle doit fournir du bois pour l’industrie. Le débat dure depuis longtemps déjà et, si il n’a pas trouvé de réponse unanime, c’est peut-être tout simplement parce qu’il faut un peu des deux.

Alors que d’autres rôles sont oubliés dans le débat ou que tous les objectifs ne sont pas toujours opposés mais peuvent s’enchevêtrer comme les houppiers des arbres peuvent se mélanger et se confondre…

 

A quoi peut servir une forêt ?

Avant de choisir, il est nécessaire de connaître.Pour cela, voyons les différents objectifs pouvant être associés à une forêt ou, plus localement, à un peuplement forestier :

      • L’objectif de production (sous-entendu ‘production de bois’) vise à utiliser les forêts pour produire des matériaux utiles à la société. Ces matériaux peuvent être utilisés en construction (bois d’œuvre pour la charpente ou la construction) , l’ameublement, le chauffage (bois bûche, pellets), l’emballage, la papeterie (papier ou carton). La sylviculture permet d’adapter les essences ou les caractéristiques du bois aux besoins de la filière locale (entendre régionale ou nationale).
      • La protection de la biodiversité vise à maintenir ou à développer un grand nombre d’espèces (animales ou végétales) au sein d’un massif forestier ou d’un peuplement. Il est alors important de travailler sur de grandes surfaces et de prendre en compte la notion de continuité écologique (aussi appelée ‘trames vertes et bleues’), qui permet la circulation et les échanges entre les espèces.
      • Certaines forêts ont aussi un objectif cynégétique, visant à servir d’abri aux espèces qui seront chassées dans des chasses commerciales ou de loisir et servant aussi directement de terrain de chasse. Dans les massifs qui sont purement dédiés à cet objectif, certaines règles sont à respecter et il est souvent compliquer de reboiser sans protéger les plantations, car la densité de gibier ne permet souvent plus la reprise des plants.
      • L’accueil du public est un objectif que l’on retrouve régulièrement dans les forêts publiques (gérées par l’Office National des Forêts), les forêts de secteurs touristiques (forêts de Brocéliande, Fontainebleau, Compiègne…) ou dans les massifs péri-urbains. Cette fonction nécessite l’installation d’espaces d’accueil, des équipements de canalisation du public et, idéalement, de sensibilisation.
      • Le loisir est aussi un objectif, pour le propriétaire et ses proches, qui souhaitent pouvoir profiter d’un espace naturel où se reposer et se changer les idées, en famille ou entre amis.
      • Certains bois peuvent aussi avoir une fonction de protection, pour les biens et les personnes. Il s’agit alors de maintenir un état boisé pour bloquer / limiter les avalanches, glissements de terrain, l’érosion des sols ou les inondations et montées des eaux. Cet objectif est difficilement conciliable avec d’autres fonctions et les forêts concernées sont le plus souvent publiques, afin de maintenir cet objectif sur le long terme.

 

Objectifs multiples, comment gérer ma forêt

La base de la gestion durable d’une forêt est de bien définir le, ou les, objectif(s) que l’on souhaite y associer. C’est en effet du choix de ceux-ci que dépendra la sylviculture que l’on fera (choix des essences, des types de peuplements, des interventions…).

A noter qu’il est possible (et même courant) de choisir plusieurs objectifs pour un même massif forestier. Dans ce cas, chaque peuplement ou parcellaire forestier se verra associer des objectifs particuliers et parfois différents de l’un à l’autre. Les objectifs peuvent aussi être hiérarchisés au niveau de la forêt pour définir ceux qui seront prioritaires sur les autres.

La cartographie se révèle être un atout important dans les choix. En superposant différentes informations (desserte, pente ; zonages environnementaux, équipements…), il est plus aisé de faire des choix (que le terrain viendra confirmer ou infirmer, bien sûr). Les zones de ripisylve pourront ainsi être mises en biodiversité, ainsi que certains secteurs accessibles au public (via des îlots de sénescence, par exemple).

L’œil du sylviculteur professionnel a aussi une grande importance. Sa connaissance de la gestion forestière et du contexte / marché local peuvent aider le propriétaire dans ses choix.

 

Programmer mes objectifs dans le temps…

Mais définir des objectifs pour sa forêt ou ses peuplements, c’est aussi les préserver dans le temps. La forêt vit sur le temps long et il est important que les objectifs ne soient pas modifiés trop souvent.

Pour cela, rien de tel qu’une formalisation officielle inscrite sur un contrat d’engagement : le Document de Gestion Durable (DGD). Pour en savoir plus sur celui-ci, retrouvez notre article sur le sujet, directement sur le site de Sylvamap.

En effet, le DGD suit les générations et chaque nouveau DGD part, en général, d’une analyse du précédent. De plus, le contexte du massif permet d’expliquer les raisons d’un choix de gestion. Ainsi, toute transmission de forêt permet de comprendre les orientations définies pour les maintenir dans la durée.

Certains contrats spécifiques peuvent aussi être signés pour faire tenir un objectif de biodiversité dans le temps. Ainsi, il est possible de passer des contrats avec certaines associations naturalistes (LPO, GMB, FNE, …) pour s’engager à maintenir les peuplements en état pour la biodiversité présente.

Comme nous l’avons vu, un propriétaire peut choisir parmi de nombreux objectifs pouvant s’appliquer à sa forêt. Ce choix des objectifs sylvicoles ne doit pas être négligé, car c’est lui qui permettra de définir la sylviculture que l’on souhaitera associer à un massif ou un peuplement. A noter que si le choix final dépend du propriétaire, de nombreux facteurs s’imposent aussi à lui : fréquentation du public, zonages environnementaux et paysagers…